2020 | Lauréats Bourse jeunes chercheurs

, par Admin

Nous avons le plaisir d’annoncer que le Conseil scientifique de la Chaire UNESCO Défis partagés du développement : savoir, comprendre, agir a attribué quatre bourses jeunes chercheurs dans le cadre de sa quatrième édition.

Grâce à un financement du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et de l’Agence française de développement (AFD), quatre doctorants ont pu être récompensés pour leur travail de recherche et se sont vus attribuer quatre bourses d’une valeur respective de 1 000 euros destinée à soutenir leur travail de terrain.

Les lauréat·e·s sont :

 

Akila Alfa, FSHS de l’Université de Lomé

alfaakila16 chez gmail.com
+228 91 89 58 43 / +228 98 45 79 16
Thèse : "Adaptation d’un modèle de recherche entrepreneuriales au contexte togolais"
 
L’entrepreneuriat aujourd’hui suscite un grand intérêt dans les sphères politiques, économiques, culturelles et sociales. Et pour cause, le chômage (surtout des jeunes) augmente de plus en plus et reste un sujet de préoccupation majeur pour les dirigeants de nombreux pays. Ainsi, le Togo, pays de l’Afrique de l’ouest ne fait pas exception à cette problématique du chômage. En effet, avec un système éducatif qui fait face à de nombreuses difficultés, un marché du travail qui peine à absorber les sortants des universités, l’entrepreneuriat se positionne comme idéal pour régler le problème de chômage des jeunes. Mais encore là, beaucoup de difficultés subsistent et empêchent une émergence réelle dans ce domaine.
La création d’entreprise est un acte qui naît au sein d’un processus en construction (Guenoun, Segueni-Djamane, Benyahia-Taibi, 2018). Mais l’on notera que dans ce processus l’intention est la première phase nécessaire pour entreprendre (Hernandez 1991). Ainsi plusieurs chercheurs (Boissin, Chollet & Emin, 2009 ; Baronet, 2011 ; Belattaf & Nacéra, 2013) ont dans leurs travaux expliqués les raisons qui amènent les individus à devenir entrepreneur. Au Togo, bien que des études se soient penchées sur la question de l’entrepreneuriat, très peu (ou presque pas) ont abordé cette première phase du processus qu’est l’intention d’entreprendre. De plus, aucun modèle n’existe vraiment dans le contexte togolais pour évaluer l’intention entrepreneuriale des individus.

L’objectif de cette recherche est d’adapter un modèle des intentions entrepreneuriales développé par Linan et Chen (2009), au contexte togolais sur des populations de travailleurs et d’étudiants. Notre échantillon est donc constitué de 630 individus en raison de 300 étudiants (issu des universités et écoles d’enseignements supérieurs de Lomé) et de 330 travailleurs (issu des secteur public et privé de Lomé et de l’intérieur du Togo). Afin de rester le plus fidèle possible à la méthode d’évaluation de l’intention développée par les auteurs, la méthode de collecte des données sera principalement l’utilisation des questionnaires. L’analyse et l’interprétation des résultats se feront sur la base du modèle de l’évènement entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982), de la théorie de l’action raisonnée et du comportement planifié d’Ajzen (1991) et du modèle des intentions de Linan et Chen (2009).
Nous nous attendons donc à ce que les résultats de l’étude montrent d’abord que le modèle des intentions entrepreneuriales de Linan et Chen (2009) s’adapte bien au contexte togolais et ensuite que le capital humain et autres variables démographiques soient positivement corrélés à l’intention entrepreneuriale.

 

Germain Lankoande, ENSEA de Abidjan

germain.lankoande chez ensea.edu.ci
+225 07 67 69 48 78
Thèse : "Structure du système financier et allocation de ressources"
 
 
L’impact de la microfinance sur la croissance économique fait l’objet de débat parmi les économistes (Cintina et Love, 2019) ;(Cull et al., 2018) ; (Banerjee et al., 2015) ; (Bruhn et Love, 2014) et (Ghosh, 2013). Toutefois, (Beck et Levine, 2002) trouvent que dans les pays en développement comme c’est le cas du Burkina Faso, le système financier est dominé par les institutions financières telles que les banques et les institutions de microfinance. Au regard de cette structure du système financier, nous nous intéressons à l’effet de la microfinance sur l’inclusion financière des micros-entreprises. L’objectif principal est de comprendre comment la microfinance améliore l’inclusion financière des micros-entreprises à travers les montants accordés et les conditions d’accès auxdits montants.

 

Mouoboum Marc Meda, ISSP/ Université Joseph KI-ZERBO, Ouagadougou

medamouoboum chez gmail.com
+226 551 321 95 / 708 228 54
Thèse : "Repenser les migrations des Dagara du Burkina Faso vers le sud du Ghana en contexte de changement climatique"

Au Burkina Faso le changement climatique perturbe les précipitations, affecte les ressources en eau, les ressources naturelles et particulièrement l’agriculture et l’élevage dont dépendent plus de 90% de la population (Ouattara et al, 2008), ce qui entraine une augmentation de l’insécurité alimentaire.
Pour atténuer les effets des crises de récoltes liées au changement climatique, les populations dagara du Sud-Ouest du Burkina Faso recourent à diverses formes de migrations dont celle vers le Sud du Ghana. Dès que l’environnement lui devient hostile et peu productif, celui-ci se déplace pour se chercher. Dans cette logique, la migration se reconfigure pour servir de stratégie d’adaptation aux aléas du climat.

Cette migration des Dagara vers le Sud du Ghana est un phénomène historique et culturel. Certes, mais des changements s’observent dans les pratiques actuelles par rapport à ce qui se passait bien avant : changement dans le mode de circularité (les départs et les retours ne sont plus déterminés par l’alternance des deux saisons) et réinvestissement des ressources migratoires surtout dans des activités non agricoles.
Ce travail de thèse vise à repenser les migrations dagara en intégrant ce facteur climatique. L’objectif global est donc d’analyser la place du changement climatique dans la dynamique des migrations des Dagara vers le Sud du Ghana, en s’intéressant particulièrement à l’organisation familiale de la migration et à l’investissement des ressources migratoires.

Notre réflexion sur ce phénomène dagara s’articule autour d’une étude de cas dite séquentielle et se fonde sur une approche méthodologique mixte. Il s’agit précisément d’une démarche de triangulation de la méthode qualitative et de la méthode quantitative qui s’inscrit dans les champs paradigmatiques de la sociologie de l’environnement et la sociologie des migrations. Nous partons d’une socio-anthropologie du changement climatique, pour cerner plus profondément le lien entre le changement climatique et les migrations des Dagara vers le Sud du Ghana. Pour ce faire, nous avons collecté des données climatiques auprès de l’Agence Nationale de la Météorologie permettant de décrire l’évolution des paramètres climatiques dans les communes de Dano et de Dissihn sur une série de trente ans. Du point de vue qualitatif, ce sont des entretiens semi-structurés, des focus groups et des biographies migratoires qui sont mobilisés pour collecter les données.
Des résultats préliminaires issus de la première phase de terrain, on retient que ses pratiques religieuses, ses évènements sociaux, son système d’éducation et son mode d’alimentation sont des composantes du mode de vie du Dagara qui participent à sa dynamique d’adaptation aux effets du changement climatique. En plus de ces changements d’attitudes, le Dagara adopte de nouvelles techniques culturales, modifiant ainsi son système agricole en vue de l’adaptation au changement climatique qu’il appelle « ni-daar-zié » dans sa langue maternelle (langue dagara).

 

Clothilde Parent-Chartier, EDIM de l’Université d’Ottawa

cpare101 chez uottawa.ca
Thèse : "Le programme de parrainage privé des personnes réfugiées au Quebec : Impacts des relations entre les parrainants et les parrainé.es sur le processus d’integration"

Ma thèse doctorale porte sur le programme de parrainage privé des réfugié.es au Québec (PPPR). L’une des caractéristiques distinctives du PPPR par rapport au programme public de réinstallation des réfugié.es est que le PPPR offre la possibilité à des groupes de citoyen.nes de parrainer des personnes réfugiées à l’étranger qu’ils auront préalablement sélectionnées. En plus d’être responsables financièrement des personnes parrainées pour une durée de douze mois, les parrainants doivent s’engager à appuyer celles-ci dans leur « processus d’intégration ». Habituellement du ressort des États, cette tâche particulièrement complexe est normalement confiée à des professionnel.les spécialisé.es dans l’intégration des personnes réfugiées. Or, dans le cas du PPPR, ce sont à des citoyen.nes n’ayant parfois reçu aucune formation qu’est confiée cette responsabilité (ARI, 2019). Bien que d’importants bénéfices puissent découler de la nature intime des relations entre les personnes qui parrainent et celles qui sont parrainées, plusieurs expert-e-s ont soulevé certains aspects de ces relations qui sont hautement problématiques. Il s’avère que les déséquilibres de pouvoir inhérents à toute situation de parrainage peuvent donner lieu à du paternalisme, de l’infantilisation , de l’intrusion et à de la victimisation et de l’altérisation des personnes réfugiées. Étant donné l’existence de ces enjeux, ma recherche explore en profondeur les relations qui se développent entre les personnes qui parrainent des réfugié.es et les personnes qui sont parrainées. Elle souhaite approfondir les connaissances au niveau des impacts que peuvent avoir ces relations sur les différents processus d’intégration. Cette analyse se fait selon une perspective féministe critique qui mobilise des concepts propres à l’éthique du care et aux théories postcoloniales et décoloniales. Au niveau méthodologique, la recherche se base sur une étude de cas dans la province de Québec Des entrevues semi-dirigées sont réalisées avec des parrainants, des personnes parrainées et des informateurs-clés (10), c’est-à-dire des ONG et des institutions qui appuient les groupes de parrainage.
 


Revoir l’appel aux candidatures 2020


 

Le jury scientifique 2020 :

  • M-E. Desrosiers, K. Liman-Tinguiri et S. Baranyi pour l’Ecole de développement international et mondialisation (EDIM) et l’Ecole supérieure d’affaires publiques internationales (ESAPI) – Université d’Ottawa
  • H. Kouadio, R. Fassassi pour l’Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée (ENSEA) d’Abidjan
  • S. Soukouna et A. Sogodogo pour la faculté des sciences administratives et politiques (FSAP) - Université des sciences juridiques et politiques de Bamako
  • P. Pari et P. Kazimna pour la faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) et la Faculté des Sciences de l’Homme et de la société (FSHS) de l’Université de Lomé
  • A. Le Naëlou, S. Capitant, G. Gillot et P. Janin pour l’IEDES - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • M. Wayack-Pambè, C. V. Rouamba et M. Compaore pour l’Institut Supérieur des Sciences de la Population – Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo
  • M. Diop pour l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia-Conakry