Après deux jours consécutifs d’ateliers destinés aux jeunes chercheurs de la sous-région, la Chaire UNESCO Défis partagés du développement proposait sa troisième édition de Journée d’étude Internationale en partenariat avec l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) de Ouagadougou. A cette occasion, 14 chercheur·e·s ont présenté leur communications thématique sur le sujet "Populations, enjeux de développement et crises sécuritaires en Afrique".
Solutionner les conflits fonciers : l’approche Gestion des Terroirs (GT) en débat
Sheila Medina Karambiri, enseignante-chercheure au Centre universitaire Ziniaré, Burkina Faso, Fellow du Pilot African Postgraduate Academy (PAPA)
medinelle28 chez gmail.com
Cette communication a permis de mener une analyse critique de l’approche GT pour résoudre les conflits dans l’ouvrage de El Hadj Tall en 2019. C’était donc un double défi, méthodologique d’analyse documentaire et théorique de réflexion autour de la gestion des conflits par les démarches d’amélioration des conditions de vie de l’approche GT. L’ensemble des analyses nous ont permis d’adopter une posture critique quant à la centralité des enjeux économiques dans la résolution des problèmes relationnels comme les conflits fonciers. Les changements institutionnels restent un enjeu pertinent à prendre en compte dans la construction de la solution.
La vulnérabilité des réfugiés centrafricains au Cameroun et au Tchad
Joséphine Lemouogue, enseignante-chercheure à l’Université de Dschang/EC, Cameroun
josechrist5 chez yahoo.fr
L’objectif de cet article est d’analyser la vulnérabilité des réfugiés centrafricains sur les plans matériel, social et sanitaire au Cameroun et au Tchad. Il met en exergue l’interrelation conceptuelle entre la migration forcée et la vulnérabilité suivant une démarche géographique, à l’interface des paradigmes population, développement et santé. Il en ressort une vulnérabilité plurielle des réfugiés, tributaire de leur faible capacité d’autonomisation malgré leur encadrement par une pléthore d’ONGs travaillant aux côtés des pays d’accueil.
Technoscience et risques. La question de la justice intergénérationnelle ,
Yaou Gagnon Ali, docteur à la FSHS de l’Université de Lomé, Togo
aligagnon9 chez gmail.com
Les sociétés contemporaines sont marquées par l’avènement de la rationalité opératoire de la technoscience qui, poussée à l’extrême par les empires économiques et politiques, s’accompagne de risques qui ont des effets immédiats, mondiaux et temporels. Ces risques touchent aussi bien les populations actuelles que les générations futures et menacent, pour ainsi dire, leurs conditions du bien-être. Réorienter la technoscience afin d’éviter ou de gérer au mieux les risques et de préserver les conditions du bien-être pour toutes les générations humaines, tel est l’horizon de la justice intergénérationnelle.
Effet de la crise sécuritaire au sahel sur la sécurité alimentaire des ménages au Mali
Abdoul Karim Diamoutene, enseignant-chercheur à la FASEG, de l’université de Bamako (USSGB), Mali
a2005diamou chez yahoo.fr
A l’aide des données de l’Enquête LSMS 2017 et de l’Upsala Conflit Data Program (UCDP), nous avons analysé l’impact de la crise sécuritaire au Sahel sur la sécurité alimentaire des ménages au Mali. Les résultats d’une modélisation probit ordonné étendue, révèlent que l’exposition directe à la crise accroit la probabilité, pour les ménages, de tomber dans une situation d’insécurité alimentaire légère de 3,3%, de 19% pour l’insécurité alimentaire modérée et de 10% pour une insécurité alimentaire grave.
Les liens entre mouvements de population, insécurités environnementales et conflits dans la partie sud du Sénégal
Abdoulaye Faty, docteur de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Sénégal
layefaty chez gmail.com
Alors que la littérature sur la sécurité environnementale est de plus en plus abondante et prend des directions hétéroclites, cet article propose une évaluation critique des thèses sur la sécurité environnementale, en particulier les thèses sur les conflits liés à la dégradation environnementale, et met en avant la pertinence de prendre en compte la fonction instrumentale plutôt que causale des problèmes environnementaux dans le déclenchement et l’alimentation de conflits politiques parfois violents. Parce que l’environnement touche à des dimensions fondamentales de l’identité nationale, l’instrumentalisation de l’insécurité environnementale peut être utilisée par des groupes nationalistes et écologistes afin de mobiliser la population à l’encontre d’un gouvernement central perçu comme étant illégitime ou encore contre une population immigrante menaçant la culture et l’identité nationale. Cette hypothèse est illustrée par des exemples de l’histoire récente au Sud du Sénégal vers la fin des années 1980. Des problèmes environnementaux créant une grande insécurité auprès de la population ont été utilisés par des mouvements nationalistes réclamant l’autonomie par rapport à l’Etat du Sénégal, à tel point que l’on considère aujourd’hui primordial le rôle joué par les mouvements « verts. »
Crises sécuritaires et mouvements de population (enjeux, modalités, conséquences dans les zones de départ et d’arrivée)
Eric-Joël Fofiri, enseignant-chercheur à l’université de Ngaoundéré, Cameroun
fofiri_eric chez yahoo.fr
Cette communication capitalise les résultats de deux études menées dans les régions de l’Extrême-Nord sur les dynamiques démographiques des déplacés de la crise de Boko Haram et dans la région de l’Est sur la prise en charge des Personnes à Besoins Spécifiques (PBS) des déplacés de la crise centrafricaine. A partir de l’outil démographique sur les questions humanitaires, elle propose de comprendre les bouleversements inhérents aux dynamiques migratoires d’une part et les défis de gestion des personnes déplacées du troisième âge dont la vulnérabilité avérée en fait des Personnes à Besoins Spécifiques (PBS) confrontés à des problèmes socio économiques et sanitaires davantage grave que les réfugiés en général d’autre part. Elle interroge à un second niveau en quoi la maîtrise des données démographiques peut contribuer à mieux appréhender les enjeux humanitaires et orienter la prise des décisions utiles pour penser l’action humanitaire de demain.
Crise sécuritaire et gestion des déplacés et retournés : cas de l’arrondissement de Tokombéré (Extrême-Nord du Cameroun)
Vincent Habaga, doctorant à l’université de Maroua, Cameroun
habagav chez gmail.com
La crise sécuritaire à la frontière nigériane de la région de l’Extrême nord, Cameroun engendre des flux migratoires vers Tokombéré. La présence des déplacés entraine un dysfonctionnement dans les localités d’accueil. La gestion des déplacés et retournés est impérative. Les organisations étatiques et non étatiques participent à la gestion des déplacés et retournés qui s’intègrent progressivement dans les localités hôtes avec l’appui de la population locale et à travers des mécanismes développés par les déplacés et retournés.
Du développement à la guerre : quelles responsabilités possède l’industrie minière sur la propagation des violences au Burkina Faso ?
Nicolas Hubert, doctorant à l’université de Ottawa
nicolas.b.hubert chez gmail.com
(résumé à venir)
Impératifs de sécurité et attente des populations : enjeux de l’état d’urgence dans la lutte contre Boko Haram à Diffa au Niger
Abdoulaye Igodoe, doctorant à l’université Abdou Moumouni et Université Catholique de Louvain la Neuve
igodoeabdoulaye chez hotmail.fr
Cette présentation sous un angle science politique analyse la mesure d’état d’urgence dans son élaboration et sa mise en œuvre en faisant ressortir la relation entre population et l’état, l’émetteur de la politique publique et le destinataire. On y trouve analyse de la sécurité en termes de menaces et réponses dans la région de Diffa, et comment pour impératifs de cohérence de politique publique la mesure va s’adapter au besoin des populations en fonction du contexte sécuritaire.
Les conflits miniers à l’épreuve des théories du conflit au Burkina Faso, 2003-2021
Hermann Moussa Konkobo, Doctorant à l’Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso
konkobohermannmoussa chez yahoo.fr
Notre travail est une contribution à l’identification des conflits liés au secteur minier ainsi que leur compréhension à la lumière des théories du conflit(E. Durkheim, G. Simmel) par les acteurs locaux. Par l’approche sociohistorique, 14 conflits miniers sont identifiés entre 2003-2021 qui est une mise en interaction antagoniste à la fois entre acteurs au sein du secteur minier mais aussi acteurs connexes de celui-ci. Bien que le secteur minier contribue à des revenus important pour le Pays, il s’est développé avec des nombreux conflits. Au-delà des conflits miniers traditionnels identifiés entre 2009-2015, le contexte du terrorisme a favorisé l’émergence de conflits miniers dits émergents entre 2015 autour du contrôle des sites miniers. Les sites miniers sont devenus des lieux du théâtre des violents affrontements entre les groupes armés informels (terroriste, bandit) et les artisans miniers ; les groupes armés formels (FDS,VDP) et les groupes armés informels. Face au développement des conflits miniers, plusieurs approches théoriques de résolution sont adoptées par divers acteurs locaux. Théoriquement vu comme un désordre social par l’Etat et OSC, ils proposèrent les mécanismes de sensibilisation et d’encadrement(aneemas,onassim).Vu comme facteur intégrateur et d’équilibre des rapports entre les acteurs en conflits par les OSC, ils prospèrent des plaidoyers de réformes et la vulgarisation des informations minières. Enfin, vu comme facteur intégrateur et moteur de changement social par certain OSC, ils prospèrent sensibilisation, protestations contre les IDE.
Le Sahel au Burkina Faso. Dynamiques de population et révoltes identitaires dans un territoire de la marginalité
Koudbi Kabore, docteur en histoire à l’université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso
koudbikabore chez yahoo.fr
Ce texte rend compte de la façon dont des tensions latentes ont pu trouver dans la gouvernance minière et l’immigration au Sahel au nord du Burkina Faso un essor. Alors que les opportunités d’accès aux emplois dans les industries minières restent très faibles dans un contexte de boom minier et de (re-)déploiement migratoire, les jeunes sahéliens entrent en révolte contre l’Etat pour faire valoir leurs droits sur les sites d’orpaillage et les emplois dans les mines. La métaphore, Sahel Wounẽ (le Sahel débout », résume en elle seule la dimension identitaire des révoltes qui ont fortement agité la région de 2012 à 2015 et qui ont constitué à partir de 2016 un des ferments du terrorisme islamiste.
Crise sécuritaire et mécanismes de résilience : les quotidiennetés de survie des femmes déplacées internes à Ouagadougou
Moubassiré Sigué, Enseignant-chercheur, Centre Universitaire de Manga, Laboratoire Genre et Développement de l’Université Joseph Ki-Zerbo Burkina Faso
moubassire.sigue chez yahoo.fr
Fidèle Yisso Bacyé, Enseignant-chercheur, Centre Universitaire de Tenkodogo, Laboratoire Genre et Développement de l’Université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso
fideleyisso chez gmail.com
La migration forcée a bouleversé les leviers traditionnels de l’organisation sociale des personnes déplacées internes. Quels sont les mécanismes de résilience développés pour leur insertion au sein de la communauté hôte ? A travers une démarche méthodologique plurielle, la recherche a mis en lumière la fédération de ressources symboliques et la bipolarisation de la trajectoire professionnelle des femmes comme un substrat à leur insertion sociale.
Conflits armés au Sahel, développement économique et bien-être au Mali
Mahamadou Bassirou Tangara, enseignant-chercheur à la FASEG, de l’université de Bamako (USSGB), Mali
mbtangara chez gmail.com
Dans cette recherche nous étudions la relation économique pouvant être établie entre les conflits armés, développement économique et bien-être social au Mali. Nous avons, dans un premier temps discuté des enjeux des conflits et leurs conséquences sur les conditions de vie de la population. Dans un second temps, le modèle probit ordonné a été utilisé pour étudier empiriquement la relation entre le sentiment de bien-être et le conflit. Les résultats montrent que le conflit et ses facteurs déclencheurs ou aggravant affectent négativement et significativement le bien être au seuil de 1%.
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