Nous avons le plaisir d’annoncer que le Conseil scientifique de la Chaire UNESCO Défis partagés du développement : savoir, comprendre, agir a attribué pour sa sixième fois, les Bourses Jeunes Chercheurs 2023.
Grâce à un financement du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et de l’Agence française de développement (AFD) , quatre jeunes chercheureurs ont pu être récompensés pour leur travail de recherche et se sont vus attribuer des bourses d’une valeur respective de 1 000 euros, destinées à soutenir leur travail de terrain.
Les lauréat.e.s sont :
- Joséphine Tchakounte , Université de Lomé, Togo
Effet de la concurrence sur la pauvreté, l’inclusion financière et la performance du secteur de la microfinance en Afrique
josephine.tchakounte chez yahoo.fr
Sujet rattaché à l’ODD 1, Pas de pauvreté.
L’inclusion financière est de plus en plus considérée comme un processus garantissant l’accès et l’utilisation des services financiers formels aux pauvres. Dans les pays africains, l’inclusion financière des services numériques, l’inclusion bancaire et l’inclusion financière des institutions de microfinance ont permis d’améliorer les conditions de vie de plusieurs ménages. Pour les ménages à faible revenu, posséder des comptes bancaires formels implique des coûts de transaction élevés mais la disponibilité des services financiers numériques a permis de réduire ces coûts. Malgré l’évolution remarque qu’a connu les services financiers numériques des pays africains, ceux-ci sont encore en pleine transformation et ne peuvent pas permettre de financer les activités socio-économiques de tous les pauvres exclus du financement bancaire. Afin de desservir les segments de marché exclus du financement bancaire et du financement numérique, l’inclusion financière des institutions de microfinance a joué un rôle important en Afrique. Les premières institutions de microfinance africaines datent des années 1980. Dès les premières phases de leur expérience, ces institutions étaient dominées par les microfinances à but non lucratif qui octroyaient des petits prêts aux pauvres exclus du financement bancaire sans se soucier de leur rentabilité. Après un léger reflux des activités de ces microfinances en 2011 à la suite de la crise des subprimes de 2008, la commercialisation du secteur de la microfinance a ouvert la voie au développement des microfinances à but lucratif qui cherchent à améliorer leur performance financière sans se soucier de leur mission sociale. Aujourd’hui, plusieurs autres institutions africaines offrent les services de microfinance. Il s’agit des microbanques, des coopératives, des mutuelles ; des organisations non gouvernementales et des institutions financières non bancaires.
Puisque les microbanques, les microfinances à but lucratif et à but non lucratif, les coopératives, les mutuelles, les organisations non gouvernementales et les institutions financières non bancaires sont les types d’institutions de microfinance qui desservent la plupart des pauvres exclus du financement bancaire, il est probable que leur concurrence améliore la réduction de pauvreté, l’inclusion financière et la performance du secteur de la microfinance en Afrique. L’évolution de ces microfinances s’est effectuée dans un environnement oligopolistique. Généralement, la concurrence oligopolistique fait référence à une situation de marché dans laquelle un petit nombre de microfinances offre des services financiers en fixant des taux de prêts élevés et disparates. En présence de ces taux, la concurrence a permis d’améliorer la rentabilité des microfinances africaines en les éloignant de leur mission sociale. Elle a aussi permis d’améliorer l’inclusion financière et la pauvreté monétaire de plusieurs ménages. Malgré l’influence positive qu’a eu la concurrence sur la réduction de la pauvreté monétaire, celle-ci a aussi aggravé la pauvreté multidimensionnelle des africains en augmentant leurs privations dans les domaines de la santé, de l’éducation et des nouvelles technologies. Afin de remédier aux effets néfastes de cette concurrence, certaines institutions de microfinance africaines ont amélioré la qualité de leurs institutions. Cependant, des efforts doivent être fournis pour imposer le contrôle de la corruption et l’efficacité gouvernementale à toutes les microfinances africaines qui évoluent dans un environnement de plus en plus concurrentiel.
- Komi Ameko Azianu, Université Joseph KI-ZERBO, Burkina Faso
Migration translocale et développement en Afrique de l’Ouest : une étude dans trois régions du Burkina Faso.
azianukomi chez gmail.com
Tél. : +22677917776
Sujet rattaché à l’ODD 16 Paix, justice et institutions efficaces.
Au Burkina Faso, la migration est un phénomène social qui s’est beaucoup amplifié durant la période coloniale (Dabiré, 2003, 2005, 2016 ; Sawadogo, 2016). Motivée par de multiples facteurs, la migration s’effectue à l’intérieur tout comme à l’extérieur du pays. Analysée dans la perspective translocale, la migration crée des liens sociaux multiples et multiformes entre les zones de départ et celles de destination des migrants, à travers diverses formes de pratiques. Ces pratiques ont des impacts sur les conditions de vie et sur le développement dans ces localités (Greiner et Sakdapolrak, 2013 ; Steinbrink et Niedenführ, 2019 ; Azianu et al., 2023). La présente thèse vise à comprendre le phénomène de la migration translocale au Burkina Faso et son impact sur les moyens de subsistance des ménages dans les provinces du Boulkiemdé, du Kouritenga et du Ioba.
Pour ce faire, une démarche pluridisciplinaire et multi-site est adoptée. Trois techniques de collecte de données sont utilisées : la revue documentaire, la collecte de données quantitatives et qualitatives. Des analyses descriptives et explicatives des données quantitatives seront faites avec le logiciel SPSS. L’examen des données qualitatives consiste en une analyse de contenu du corpus des données transcrites grâce au logiciel Nvivo 12.
Des résultats préliminaires issus de la première phase de terrain, il ressort que la majorité des migrants ruraux des provinces de Boulkiemdé, de Kouritenga et du Ioba des liens avec leurs ménages d’origine. Ces liens sont entretenus à travers des pratiques dites translocales telles que la circulation multidirectionnelle des personnes, des échanges téléphoniques, des transferts de fonds et l’échange de ressources. Le sens des échanges est plus intense du migrant vers son foyer d’origine, ce qui témoigne de la contribution de ce dernier à l’amélioration des conditions de vie de son ménage. De ce fait, une attention mérite d’être accordée aux dimensions relationnelles à travers le renforcement des politiques territoriales en intégrant la gestion des pratiques translocales qui relient ces localités
- Axel Pueugue Simo, École de développement internationale et mondialisation (EDIM) - Université d’Ottawa.
Les configurations du nexus humanitaire-développement-paix dans un État fragile et touché par plusieurs crises : vers une réforme transformatrice de la gouvernance humanitaire dans le contexte camerounais ?
rpueu010 chez uottawa.ca
Sujet rattaché à l’ODD 16 sur la paix, la justice et les institutions fortes.
Ma recherche doctorale s’intéresse au concept du nexus humanitaire-développement-paix (ou Triple nexus, ou approche nexus), une nouvelle approche intégrée de gestion des crises qui a émergé du processus de réforme lancé lors du premier sommet humanitaire mondial en 2016. Je propose d’explorer l’implémentation pilote de ce nouveau cadre de collaboration entre les acteurs humanitaires, du développement, de la paix et de la sécurité dans un contexte camerounais instable et touché par plusieurs crises de déplacement forcé. L’objectif sera d’examiner la progression à date du Triple nexus dans la gouvernance des crises à l’échelle nationale, et à l’échelle locale en comparant deux localités spécifiques à l’Extrême-Nord et à l’Est du pays. Tout en considérant les contraintes inhérentes à l’environnement politique et opérationnel, il s’agira également de comprendre en quoi l’agentivité collective des acteurs permet ou pas de réduire les obstacles contextuels afin d’assurer des retombées plus durables du Triple nexus pour les populations et collectivités affectées par les crises. A terme, la recherche espère à partir des entretiens, des observations et de la recherche documentaire approfondie qui seront menés, identifier de nouveaux concepts, approches et bonnes pratiques qui renforcent la collaboration entre les acteurs et la mise en œuvre des solutions durables pour les populations déplacées et leurs collectivités d’accueil au Cameroun et dans ses pays voisins.
- Essohanam J. Webike Mindamou., Université Joseph KI-ZERBO, Burkina Faso
Evaluation des propriétés cardioprotectrice et vasculoprotectrice de l’extrait hydro-éthanolique de rhizomes de Nymphaea lotus L. (Nymphaeaceae) chez le rat Wistar
webikej chez yahoo.fr
Tél : (00226) 64-82-11-36/70-05-97-20
Sujet rattaché à l’ODD 3 , Santé et bien-être.
Nymphaea lotus L. ou Lotus blanc, communément appelé au Burkina Faso giila (mooré) est une espèce de plante persistante appartenant à la famille des Nymphéacées, à moitié aquatique avec le rhizome qui est entièrement submergé dans l’eau et à moitié terrestre à cause des feuilles flottantes. Ce qui nous intéresse sur cette plante, c’est le rhizome qui est comestible et couramment utilisé dans la pharmacopée traditionnelle par bon nombre de tradipraticiens. Etant une espèce utilisée quotidiennement par la population à cause de certaines de ses vertus thérapeutiques (propriétés antihypertensives, antimicrobiennes, anti-inflammatoires, antifongiques et antiparasitaires), nous avons décidé de réaliser certaines activités avec le rhizome afin de voir son impact sur la santé et le développement. Pour ce faire, nous avons procédé à une méthode d’extraction des composés phytochimiques contenus dans les rhizomes qui nous a permis d’évaluer les effets de l’extrait hydro-éthanolique de ces rhizomes sur la pression artérielle de rats Wistar. Cette étude a pour objectif général d’investiguer les effets cardioprotecteur et vasculoprotecteur de l’extrait hydro-éthanolique des rhizomes cuits de Nymphaea lotus L.