Santé, éducation et mobilités sociales - 2024 Table-ronde 3

, par Admin

Santé, éducation et mobilités sociales

Au cours de cette dernière table-ronde, Yvan Audrey Kamdem, doctorant de l’université Yaoundé 2 au Cameroun, a présenté sa communication intitulée Contraintes de crédit et mobilité intergénérationnelle de l’éducation : une expérience quasi-contrefactuelle au Cameroun.

Yvan Audrey Kamdem est consultant indépendant et doctorant en Techniques Quantitatives Appliquées à l’Économie du Développement à l’Université de Yaoundé 2, dans le cadre du programme de PhD collaboratif du Consortium pour la Recherche Economique en Afrique (CREA). Sa recherche se situe à l’intersection entre la FinTech, l’Inclusion Financière et la Mobilité Intergénérationnelle des résultats économiques. Ses travaux sont régulièrement présentés lors de conférences internationales, avec à son actif des chapitres d’ouvrage. Titulaire d’un Master en Economie Appliquée, il est certifié par le J-PAL en Evaluation d’Impact et par la Chaire UNESCO en Approche Genre et Intersectionnalité. Son expertise en analyse causale et en microéconométrie lui a permis de mener des missions de recherche pour des organisations telles que International Initiative for Impact Evaluation (3ie) et la Croix-Rouge camerounaise. Enseignant-assistant dans plusieurs instituts d’enseignement supérieur au Cameroun, il forme à l’application des méthodes quantitatives en sciences sociales et à la pratique des logiciels spécialisés comme Stata, KoboToolbox, NVivo et LaTeX. Soucieux de contribuer à l’émergence d’une jeunesse ambitieuse en Afrique, M. Kamdem est engagé dans l’entreprenariat social. Il a ainsi co-fondé Kalar’r Initiative for Women in Economics (KIWE), ainsi que le magazine numérique libre d’accès Diomzen, dont il assure l’édition.

Résumé de la communication : Les données des enquêtes camerounaises auprès des ménages nous permettent d’effectuer l’une des premières évaluations de l’impact des contraintes de crédit sur la mobilité intergénérationnelle (MI) de l’éducation dans le contexte de l’Afrique subsaharienne. Nos estimations, sur un échantillon de 3568 enfants, situent la persistance intergénérationnelle de l’éducation (IGP) au Cameroun à 0,35. Les enfants qui rencontrent des contraintes de crédit (26%) ont quitté l’école ou n’y sont jamais entrés faute de moyens financiers, leurs parents n’ayant pu contracter un crédit pour y remédier. A partir de cette information, nous estimons l’IGP contrefactuelle du Cameroun (dans un Cameroun idéal sans contraintes de crédit), que nous comparons à son IGP factuelle. Les résultats montrent que les contraintes de crédit entravent la MI de l’éducation au Cameroun. Car, si on les éliminait, l’IGP passerait à 0,31, soit un accroissement de 13% de la MI de l’éducation. En plus, l’impact des contraintes de crédit sur la MI de l’éducation dépend du genre de l’enfant, du milieu de résidence (urbain vs rural) du ménage et du sous-système éducatif (francophone vs anglophone). Toutefois, l’incidence des contraintes de crédit a diminué et n’est plus significative pour la plus jeune cohorte d’enfants. Cela suggère l’efficacité des politiques éducatives, notamment la politique de gratuité de l’école primaire.

Retrouvez sa communication complète ici.