Lauréat⋅e⋅s du Prix du Master 2024

, par Admin

Nous avons le plaisir d’annoncer que le Conseil scientifique de la Chaire UNESCO Défis partagés du développement : savoir, comprendre, agir a attribué quatre Prix du Master dans le cadre de sa septième édition.

Grâce à un financement du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et de l’Agence française de développement (AFD), quatre étudiant·e·s de Master ont pu être récompensés pour leur travail de recherche et se sont vus attribuer quatre prix d’une valeur respective de 650 euros afin de récompenser et encourager la rédaction d’articles issus de leurs mémoires.

Félicitations aux lauréats 2024 : Manson Collagène, Messan Amagna Dossou, Adama Honorine Ouedraogo et Kiswênsida Bénédicte Yaogho.

Résumés des mémoires

  • Manson Collagène, Université d’Ottawa

    Recettes fiscales et renforcement de l’État, le cas d’Haïti
    +1 613 252-3915
    collagene72 chez yahoo.fr

Cet article fait état de l’incapacité de l’État haïtien à mobiliser les ressources fiscales nécessaires pour faire face à ses dépenses publiques et l’évaluation des appuis financiers et techniques des acteurs externes dans le cadre du renforcement de l’État. Cette situation place Haïti loin derrière plusieurs autres pays de la Caraïbe qui accusent un taux de pression fiscale largement supérieur au seuil de 15% établi par la Banque mondiale. Ce papier identifie les éléments explicatifs de ce problème, qui constitue l’un des multiples freins au développement d’Haïti. Pour y arriver, on s’est appuyé sur des données statistiques publiées à la fois par certaines institutions étatiques haïtiennes, de différentes agences internationales spécialisées, des textes de lois, de budgets nationaux, des décrets pertinents, ainsi que des documents de projets de réforme initiés par la Direction Générale des Impôts (DGI). Après une étude en profondeur, on retient ces facteurs de causalité qui sous-tendent le faible taux de pression fiscale en Haïti : l’absence d’un code fiscal intégré, l’instabilité politique, les multiples récessions économiques, l’influence des élites économiques et politiques sur la politique fiscale. Malgré ces contraintes, cet article met en exergue deux points clés qui pourraient contribuer à la réforme fiscale en Haïti. D’abord, l’effort de l’État haïtien dans l’accroissement des postes de perception d’impôts à travers le territoire national autre que la capitale. Ensuite, les mécanismes par lesquels l’aide publique au développement (APD) peut contribuer au renforcement des deux organes de perception du pays.

  • Messan Amagna Dossou, Université de Lomé

    Dynamique de l’occupation des zones humides situées dans la commune Golfe 1 à Lomé au Togo
    Togo : +228 99 88 66 99/ 91 99 16 87
    Maroc : +212 642-123063
    messanamagnad chez gmail.com

Depuis plusieurs décennies, les villes africaines, et particulièrement Lomé au Togo, connaissent une croissance démographique rapide. Les zones humides du sous-bassin versant du Zio, en particulier, sont de plus en plus occupées de manière informelle. Dans le cadre de notre étude sur la « dynamique de l’occupation des zones humides de la commune du Golfe 1 à Lomé », nous avons adopté une méthodologie en quatre étapes : la recherche documentaire, les enquêtes quantitatives et qualitatives, la cartographie associée à l’exploitation des images satellitaires, et l’analyse des résultats d’enquêtes.
L’urbanisation de Lomé progresse rapidement, souvent sur des terres non constructibles, comme c’est le cas dans les quartiers d’Attiégou Zogbédji, Kégué Zogbédji, Adakpamé, Kanyicopé et Klobatème, tous situés dans la basse vallée du Zio. En effet, 68 % des habitants de ces quartiers se sont installés dans ces zones à la recherche d’une maison individuelle, tandis que 21 % ont choisi ces quartiers en raison des loyers abordables.
Pour s’installer, les occupants détruisent les zones humides en remblayant le sol, en surélevant les fondations de leurs maisons et en adoptant d’autres stratégies de survie. Cette occupation conduit à une dégradation du couvert végétal au profit de la construction, avec un taux moyen d’expansion spatiale de 1,63 %. Par ailleurs, 80 % des ménages sont confrontés à des inondations périodiques, vivant dans des conditions d’insalubrité et sans accès aux services sociaux de base.
Pour assurer un avenir urbain durable, il est préférable d’éviter d’aménager ces zones humides à des coûts élevés, sans garantie de réduction effective des risques d’inondation et en validant par là même les comportements à risque des populations qui s’y installent. Il est donc essentiel de réorienter ces zones vers leurs fonctions originelles, comme le prévoient le Plan Directeur de 1981 et le Schéma Directeur d’Aménagement Urbain (SDAU) de 2016. Nous proposons ainsi que ces espaces soient dédiés à des activités agrosylvopastorales.

  • Adama Honorine Ouedraogo,

    Université Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou
    Analyse sémiotique des noms d’emprunt dans les œuvres littéraires burkinabè
    honoouedraogo3 chez gmail.com
    + 226 72963851

Au Burkina Faso, dans le domaine des sciences humaines, la littérature écrite constitue toujours le moteur des études en lettres. Ainsi, de plus en plus de nombreux phénomènes surgissent, particulièrement l’usage des noms d’emprunt par les écrivains lors de la publication de leurs œuvres. Dans le but de saisir la quintessence des noms d’emprunt utilisés dans les œuvres littéraires burkinabè, nous analysons, à travers ce mémoire, le paratexte et les actes de langage contenus dans les pseudonymes en faisant appel à la sémiotique. Notre corpus est constitué de treize (13) œuvres littéraires publiées sous pseudonyme de 1978 à 2022.
La méthodologie de recherche s’articule autour des recherches documentaires, des observations paratextuelles, l’administration des questionnaires, des entretiens avec certains écrivains, le traitement des données récoltées tout en alliant une approche explicative et une méthode analytique.
Il ressort de notre étude des résultats concluants qui vérifient nos hypothèses. 70 % des auteurs utilisent des noms d’emprunt sur leurs œuvres pour des questions d’identité. En effet, les auteurs pensent rectifier leur appartenance en changeant simplement leur nom de publication, c’est le cas de Sangoua Sanou, Théodora de Kirig-tingo, Madeleine de Lallé, Mogho Naba Baongo, Adissa Sanoussi. Par contre, d’une part, 5% des auteurs veulent rendre hommage à leurs géniteurs en s’octroyant le nom de ces derniers pour publier leurs œuvres. Il s’agit de Clément Zongo et de Henri-Michell Nassaris. D’autre part, les auteurs comme KPG et Susca Athentique ont adopté des pseudonymes pour des stratégies marketing. Quant aux 20% restants, ils voulaient véritablement cacher leur identité réelle pour éviter que leur proche puisse les identifier au regard de leur écrit et du contexte dans lequel ils étaient confrontés. Ce sont les auteurs, comme Kollin Noaga, Alex Yamba, Ivo Armatan Savano.

  • Kiswênsida Bénédicte Yaogho,

    Université Joseph Ki Zerbo de Ouagadougou
    Autonomie motivationnelle en planification familiale et violences faites aux adolescentes et femmes déplacées internes dans les communes de Kaya et Kongoussi (Burkina Faso)
    +226 60882317 / +226 67834345
    benedicteyaogho chez gmail.com

Le mémoire intitulé « Autonomie motivationnelle en planification familiale et violences faites aux adolescentes et femmes déplacées internes dans les communes de Kaya et Kongoussi (Burkina Faso) » analyse l’influence de l’autonomie motivationnelle en planification familiale (PF) sur la survenue des violences faites aux adolescentes et femmes déplacées internes. L’étude menée en juillet-août 2021 auprès de 1 250 adolescentes et femmes déplacées internes révèle que 81,6% sont en union, 79,2% sont non instruites, 90,7% sont musulmanes, 49,5% vivent dans la pauvreté et 72,4 % sont sans activité économique. Parmi elles, 56,6% ont une faible autonomie motivationnelle en PF et 16,6% ont subi des violences dans le ménage. L’analyse montre que les adolescentes et femmes déplacées internes avec un niveau élevé d’autonomie motivationnelle en PF ont 40% moins de risque de subir des violences. Ces résultats mettent en évidence la nécessité de renforcer cette autonomie pour protéger les droits sexuels et reproductifs des adolescentes et femmes déplacées internes et réduire les violences qu’elles subissent.